Roger Noëlle – Celui qui voit

Roger Noëlle – Celui qui voit: Clarence Duncan («Celui qui voit»: appréciez le choix du prénom de son héros principal!) et son ami le docteur Pierre Savigné partent, sur une simple intuition de Clarence, à la recherche de manuscrits oubliés au fin fond du désert tibétain. Mais il règne sur eux une sorte de malédiction, les ouvriers meurent, Pierre se sent de plus en plus mal, Clarence se transforme en savant fou, qui s’isole dans sa folie et rit d’un rire sardonique.
À leur retour en , Clarence est envahi par des pressentiments, des prémonitions tragiques, qui le font s’isoler de plus en plus, même de sa fiancée. Duncan est sujet à une drôle de maladie: «le regard… qui voit trop loin…», la clairvoyance…: «Je n’essaie pas d’expliquer. J’ai vu. Cela suffit.»

Ce titre écrit en 1926, fait partie de la série des 10 livres d’anticipation écrits par Noëlle Roger (parmi Le nouveau Déluge, le Nouvel Adam, l’Hôte invisible, Le Livre qui fait mourir, le soleil enseveli, etc.), où l’autrice développe un thème commun, très à la mode dans la littérature de l’époque et qui revient questionner actuellement avec l’avènement de l’intelligence artificielle et autres sciences de pointe : l’homme est incapable de maîtriser les progrès de la science, il risque d’être déé par ses inventions. Comme le dit très bien le docteur Savigné à la fin de ce livre:
«Les princes de la science moderne, les maîtres, ceux que j’ai le plus révérés, que sont-ils en regard de vous? Des aveugles qui s’aventurent à tâtons dans l’inconnu. Notre méthode scientifique? Elle s’arrête à l’apparence mensongère des choses. Nos hypothèses? Pauvres jeux d’infirmes, coups de sonde donnés au hasard dans les profondeurs. La science est si lente parce que nous nous égarons sans cesse, de ténèbres en ténèbres, jusqu’aux ténèbres éternelles.»

Noëlle Roger, pseudonyme de Hélène Dufour, compte parmi les écrivaines suisses reconnues du XXe siècle. Tout au long de sa carrière, elle s’essaye à différents styles – romans, nouvelles, comptes-rendus de voyages, biographies, pièces de théâtre et critiques d’art – et collabore avec des revues prestigieuses, telles que la Revue des deux mondes et l’Illustration. En 1948, elle reçoit la médaille de l’Académie pour la langue française, un prix annuel décerné à partir de 1914.
Une autrice genevoise à redécouvrir absolument!

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