Rachilde – La Tour d’amour

Rachilde – La Tour d’amour: Après plusieurs années ées à charrier du charbon dans les soutes de bateaux qui font le tour du monde, un homme songe à se fixer. Il postule pour être gardien de phare et est affecté à l’Ar-Men, à l’extrémité de la chaussée de Sein. Difficile d’accès, les hommes et provisions y sont apportés par un treuil car des récifs empêchent d’approcher.

Le vent, la mer et les naufrages, qui arrivent quand même lors de violentes tempêtes, sont désormais son quotidien. Il ne fait que côtoyer brièvement son chef, un vieil homme taiseux et négligé qui semble cacher un secret. Et surtout, il faut apprivoiser une solitude envahissante.

Outre une superbe histoire, ce livre âpre est intéressant par les conditions de vie que le narrateur nous décrit. Un livre à découvrir.

Rachilde, a été le pseudonyme de Marguerite Eymery (1860-1953) qui, enfant solitaire et malheureuse, écrivait en cachette depuis l‘âge de quinze ans et reçut même les félicitations de Victor Hugo à qui elle avait envoyé une de ses nouvelles. Elle devient une écrivaine prolixe (plus de 65 ouvrages). Se coiffant et s’habillant «à la garçonne», elle s’intéresse très tôt aux questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Après quelques aventures (notamment avec Gisèle d’Estoc), elle épouse Alfred Valette dont elle aura une fille. Elle tient un salon et la chronique des romans au Mercure de . Deux de ses romans firent scandale Monsieur Vénus (censuré et édité en Belgique) et le présent roman La Tour d’Amour.

Trop souvent considérée comme une simple excentrique, son talent d’écrivaine fut ignoré et ses positions xénophobes et antisémites entrainèrent son rejet au début du vingtième siècle. Ce n’est qu’aujourd’hui que ces œuvres sont mieux reconnues malgré ces critiques fondées :  «…nous aimerions rappeler l’intérêt et la beauté de l’œuvre de Rachilde, à la fois daguerréotype du tournant d’un siècle, où se joue l’émancipation du désir sous fond d’apocalypse, et miroir de notre contemporanéité. […] Pulsions de vie et pulsions de mort s’enlacent dans une parade amoureuse insane, cristallisant l’écriture et l’imaginaire transgressifs de la littérature fin-de-siècle dans une hiérogamie poétique semblant retracer le combat éternel de l’humanité.» (Morgane Leray, La Tour d’Amour de Rachilde : l’hybris des sens, la démesure de l’écriture, Malice 4, 2014.)

Télécha

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