Colette – Sido

Colette – Sido : «Sido [… ma mère, est] un personnage qui peu à peu s’est imposé à tout le reste de mon œuvre». Et c’est Sido qui revit dans la première des trois nouvelles de ce roman où Colette nous présente sa famille. De cette femme de caractère, éducatrice intransigeante mais pleine d’amour pour ses enfants, Colette nous livre un portrait fait d’impressions et de courtes réminiscences. Elle décrit son amour pour la nature, appris à sa fille, ses escapades culturelles à Paris, ses retours où la maison revit de sa présence. Colette, en s’efforçant à l »honnêteté, en fait une déclaration d’amour filial.

Puis le Capitaine, son père, qui perdit une jambe à la guerre, écrivain raté dont les textes restèrent dans toute la maison, incompris et gauche, mais que Colette nous montre comme un être à découvrir. Colette hérita-t-elle de l’amour de l’écriture de son père, là où il n’avait pas réussi ? Enfin les Sauvages, ses frères, facétieux, et sa demi-sœur, aînée, quelque peu la parente pauvre de la famille.  Une série de portraits familiaux faits d’affection et de tendresse, mais sans tomber dans la nostalgie où l’ombre maternelle reste présente en sa fille qui nous en transmet la vie.

La première partie fut d’abord publiée seule, en 1929, en deux épisodes dans La Revue hebdomadaire puis chez Kra. Est-ce le succès rencontré par cette nouvelle qui poussa Colette, alors dans la pleine maturité de son talent, à y ajouter, six mois plus tard, en 1930, les deux autres parties ? Colette s’était déjà essayée à des romans à visée autobiographique évoquant Sido dans La Maison de Claudine, paru en 1922, et La Naissance du jour en 1928 où elle fait apparaître cette mère décédée en 1913. Colette ne se rendit pas à son enterrement, et, conformément au vœu de sa mère, ne porta pas le deuil dans un contexte de brouille avec son demi-frère, le médecin Achille Robineau-Duclos , qui détruisit probablement toutes lettres de Colette à sa mère. Sido nous montre que ce n’était pas par défaut d’amour pour sa mère et sa famille.

« Ce texte est un des plus remarquables de l’auteur, bien qu’il soit moins linéaire que la majorité de ses romans. » (Le Café de…, 2009.) «  On ressent le vécu de Colette, dont la plume se laisse aller à suivre son cœur qui se déverse. » (Pucksimberg, 2023.) « Ce sont surtout des événements du quotidien banal qui nourrissent ses nouvelles. Par son regard, elle transfigure le réel et donne un caractère exceptionnel à ces gestes qui composent notre enfance et qui sont essentiels à nos yeux » (Jfp, 2019.)

(Sources : préface de 1948 à La Maison de Claudine, citée dans la présentation des œuvres du site des amis de Colette,  Chronologie, Biographie et Sido in présentation des œuvres in https://www.amisdecolette.fr/lassociation/la-societe-des-amis-de-colette/ ; critiques de : Le Café de…, Lorsqu’une mère revit (2009),  Pucksimberg, Évocations poétiques de la maman, du père et des frères (2023) et Jfp, La Tribu (2019) in Critiques libres, https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19674 , sites consultés le 15.03.2025.)

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