
Burnat-Provins Marguerite – Chansons rustiques : Intitulés Chansons rustiques, ces 130 poèmes en prose sont écrits durant la période « valaisanne » de Marguerite Burnat-Provins. Installée avec son mari Adolphe Burnat sur les bords du Léman, elle découvre le Valais en 1898 grâce au peintre Ernest Biéler. C’est un éblouissement. Marguerite Burnat-Provins va er tous ses étés, jusqu’en 1907, dans le village valaisan de Savièse. La beauté de la nature et les coutumes ancestrales du « Vieux Pays » sont sources d’inspiration, tant littéraire que picturale. Plusieurs de ces poèmes vont à leur tour inspirer des compositeurs, notamment Émile Jaques-Dalcroze en 1909.
Après le succès de ses deux premiers livres, Petits tableaux Valaisans en 1903 et Heures d’automne en 1904, Marguerite Burnat-Provins s’associe à nouveau à l’éditeur veveysan Säuberlin & Pfeiffer pour Chansons rustiques. L’édition originale de 1905 mentionne que «pour orner les Chansons rustiques, Mme Burnat-Provins a emprunté aux habitations valaisannes, au mobilier, aux vêtements, à des ustensiles divers, de naïves décorations dont elle a tenu à respecter le caractère». Parmi celles-ci : encadrements de fenêtres et de portes, galon de chapeau, coffret, peinture murale, dessus de cadran solaire, motif de boîte à fromage. La BNR les a reproduites.
Marguerite Burnat-Provins est née à Arras (Pas-de-Calais) en 1872. Elle rencontre son futur mari, un jeune architecte suisse, Adolphe Burnat (1872-1946), lors de ses études à l’École des Beaux-Arts de Paris. Ils se marient en 1896 et s’installent à Vevey. Dans ce milieu conservateur et étriqué, la jeune femme s’ennuie. Elle donne plusieurs conférences et encourage les femmes à s’émanciper de la tutelle masculine. Elle écrit ses premiers livres et peint des œuvres inspirées de l’Art nouveau. La rencontre en été 1906 avec Paul de Kalbermatten bouleverse sa vie. Le Livre pour toi témoigne de leur relation ionnée, tout comme Cantique d’été et Le Cœur sauvage. Mais les amants sont mis au ban de la société et quittent la Suisse pour s’établir en . Marguerite divorce d’Adolphe Burnat et épouse Paul de Kalbermatten en 1910.
En août 1914, le tocsin appelant à la mobilisation déclenche en Marguerite Burnat-Provins un profond traumatisme psychologique. Pendant près de 40 ans, elle va peindre plus de 3’000 dessins et aquarelles représentant des personnages ou des animaux issus de visions ou d’apparitions qui s’imposent à elle. Plusieurs psychiatres s’intéressent à ces phénomènes inexplicables. Elle nommera ce corpus Ma Ville. Elle décède en 1952 dans sa maison près de Grasse, laissant une œuvre littéraire d’une vingtaine de textes et poèmes ainsi que des milliers de peintures, d’estampes et d’aquarelles.
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