Tasso Torquato (Le Tasse) – La Jérusalem délivrée (tome 2) : Les dix derniers chants de la Jérusalem délivrée voient les exploits de Clorinde, tuée par son amoureux/ennemi Tancrède ; elle meurt dans ses bras. Mais le grand rôle est tenu par Armide. Après que Renaud ait délivré les chevaliers qu’elle avait ravis, captivée par lui, elle le capture et, pour jouir de leurs amours, le conduit dans un château enchanté à l’autre bout du monde. Mais la magie l’arrache à Armide qu’il laisse désespérée et furieuse (chants XV et XVI). Armide, pour se venger, ret l’armée du Soudan d’Égypte et, jouant à l’envers la scène de séduction qui, au chant IV, avait répandu la discorde chez les chrétiens, se promet à celui qui tuera Renaud.
Lors de la bataille décisive (chant XX), ses champions sont défaits les uns après les autres, elle-même échoue à percer Renaud de ses flèches : Le trait s’échappe… Il vole, et le repentir vole avec lui. Elle voudrait qu’il revînt en arrière, dût-il frapper son propre cœur. Enfin, Armide et Renaud se trouvent face à face : Va ! je n’implore point tes coups, le trépas me serait odieux s’il fallait le recevoir de ta main ! mais Renaud proteste de sa bonne volonté et la rencontre se termine par une réconciliation ambiguë.
Le Tasse, Torquato Tasso, (1544-1595), né à Sorrente, connut, dans sa jeunesse les apparitions menaçantes des Turcs sur les côtes d’Italie, leur invasion sur les confins de la Hongrie, qui réveillèrent dans la chrétienté des velléités de guerre sainte. C’est dans ce contexte, que s’impose à lui l’idée mystique et le projet littéraire de reprendre une épopée, celle d’une guerre sainte, que fut Jérusalem délivrée.. À 21 ans, il entre au service des ducs de Ferrare pour lesquels il écrit et fait jouer la charmante pastorale l’Aminte (1573) et compose la Jérusalem délivrée (1575), publiée à son insu (1581). À partir de 1577, en proie à la manie de la persécution, compliquée de scrupules religieux (Hauvette), il fuit Ferrare, revient (1578), repart, revient encore (1579), fait une crise de folie et est enfermé jusqu’en 1586. Ensuite, sa vie errante le conduit à Rome où il meurt.
Quoique lire la Jérusalem en français et en prose ne soit qu’une approximation, nous avons choisi la traduction de Philipon de la Madelaine (utilisée pour une édition grand public en 1841) qui restitue la grandiloquence du Tasse.
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